Mot de bienvenue


Clémence PAJOT, Directrice du Centre Hubertine Auclert

Merci à toutes et à tous d’avoir fait le déplacement pour participer à cette table ronde, dont le sujet aujourd’hui est l’égalité femmes-hommes dans les transports. Je remercie d’autant plus nos intervenantes qui viennent de plus loin que l’Île-de-France.

J’excuse Madame la Présidente du Centre Hubertine Auclert, Marie-Pierre Badré, déléguée spéciale à l’égalité femmes-hommes auprès de Madame Pécresse, qui ne peut être présente, mais qui suivra avec attention les échanges qui auront eu lieu aujourd’hui.

Cette rencontre fait suite à celle du 24 mai 2017, et s’inscrit dans le cadre d’une mission confiée par la Présidente de la Région Île-de-France à Marie-Pierre Badré, sur la mixité et l’égalité femmes-hommes dans l’espace public. Le Centre Hubertine Auclert produira un rapport qui sera remis à Madame Pécresse avant la fin de l’année. Ce rapport comprendra des préconisations à destination de la Région Île-de-France, mais aussi des autres collectivités locales et de l’État, sur la question de l’égalité femmes-hommes dans l’espace public.

Le cycle de rencontre se déroule en trois temps : le premier a eu lieu le 24 mai 2017 sur le thème de la mixité dans l’espace public, le second a lieu aujourd’hui et s’intéresse à la problématique des transports, et enfin, le troisième qui aura lieu le 21 septembre 2017 portera sur la mixité dans les espaces de jeux et de loisirs. Un compte-rendu de chacune des rencontres sera disponible en ligne.

L’objectif de ces rencontres est de croiser des regards différents : recherche, expertise, et citoyennes et citoyens. Par ailleurs, les participants et participantes sont invitées à intervenir et à faire part de leurs réflexions et de leurs expériences. Enfin, nous complèterons les rencontres par des comptes-rendus qui seront disponibles en ligne.

Je remercie l’association Genre et Ville qui nous a aidés à mettre en place ce cycle de rencontres, et les intervenantes : Johanna Dagorn, sociologue à l’université de Bordeaux Segalen ; Isabelle Bellue, ‎Responsable Prévention Assistance Contrôle Environnement pour Keolis ; Sandrine Darriet, Chargée de mission Innovation sociale, Bordeaux-métropole ; Jaclina Jovanovic, commandant de Police, brigade d'atteinte aux personnes, sûreté régionale des transports ; et Chris Blache, de l’association Genre et Ville. Paul Daulny animera cette rencontre.


Ouverture


Paul DAULNY, Chargé d’accompagnement des collectivités locales et des syndicats au Centre Hubertine Auclert

En guise d’introduction, nous allons vous présenter plusieurs chiffres, produits notamment par l’IAU-IDF (Institut d’Aménagement et d’Urbanisme d’Île-de-France) dans une publication de 20131. Ceux-ci indiquent des mobilités différenciées, et mettent en lumière, objectivement, les différences de comportement des femmes et des hommes vis-à-vis des différents modes de transport.

Présentation powerpoint de P. Daulny

Les femmes sont davantage utilisatrices des transports en commun que les hommes, et cette différence est notable pour l’usage des bus. Les hommes de leur côté utilisent davantage les modes de transport individuels, dont certains sont très « genrés », à l’exemple de la moto, majoritairement utilisée par les hommes, ou du taxi, majoritairement utilisé par les femmes.

Les hommes effectuent des trajets plus longs, quel que soit le mode de transport. Ceci est dû au fait que les femmes et les hommes n’ont pas les mêmes motifs de déplacement, avec une plus grande part de femmes qui se déplacent pour les loisirs, les achats, l’accompagnement des enfants, alors que les hommes se déplacent davantage pour le travail, ce qui n’est pas étonnant, car le taux d’activité masculin demeure plus élevé que celui des femmes.

Enfin, le phénomène du harcèlement et des violences envers les femmes dans les transports a été mis en lumière par la publication en 2015 d’un avis sur le sujet par le Haut Conseil à l’Égalité entre les hommes et les femmes, suivi par le lancement par l’État d’une campagne de sensibilisation dans les transports. Un sondage paru à cette occasion annonçait que 100 % des femmes avaient déjà été victimes de harcèlement sexiste dans les transports. Cependant, ce sondage reposait sur une soixantaine de témoignages. Mais, en 2016, la FNAUT (Fédération nationale des associations d’usagers des transports) a publié une étude sur plus de 6 000 réponses, dans laquelle le taux de réponse positive n’est certes pas de 100 %, mais cependant très élevé (87 %)2.

Quelques statistiques tirées de cette étude de la FNAUT sont intéressantes : 89 % des témoins de harcèlement ne réagissent pas, ce qui démontre la relative indifférence qui persiste face à ces actes. Enfin, l’effet de ces actes de harcèlement dans les transports sur les comportements féminins est révélateur : ces actes ont entraîné un changement de tenue vestimentaire pour 48 % d’entre elles, une non-utilisation des transports à certaines heures pour 54 % d’entre elles, l’utilisation d’autres moyens de transport pour 34 % d’entre elles, et un accompagnement systématique pour 10 % d’entre elles.

1. IAU Île-de-France, Femmes actives dans les territoires d’Île-de-France, 2013 ; disponible en ligne : https://www.centre-hubertine-auclert.fr/outil/femmes-actives-dans-les-territoires-d-ile-de-france
2. FNAUT, Étude sur le harcèlement sexiste et les violences sexuelles faites aux femmes dans les transports publics, 2016 ; disponible en ligne : https://www.centre-hubertine-auclert.fr/outil/etude-sur-le-harcelement-sexiste-et-les-violences-sexuelles-faites-aux-femmes-dans-les

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