Présentation de l'étude "Femmes et ruralité"


Paul DAULNY, Chargé de mission accompagnement des collectivités territoriales et des syndicats au Centre Hubertine Auclert

Pauline LE VOT, Chargée d'étude sur la thématique "Femmes et ruralité" au Centre Hubertine Auclert

Le Centre Hubertine Auclert est le centre francilien de ressources pour l’égalité entre les femmes et les hommes. Son objectif est de promouvoir cette thématique sur l’ensemble du territoire francilien. Le Centre est associé à la région Ile-de-France : il est lié au Conseil régional tant dans le financement que dans la gouvernance, la présidente Marie-Pierre Badré est déléguée spéciale à l'égalité femmes-hommes auprès de Valérie Pécresse. Tous les groupes politiques de la région sont représentés dans la gouvernance du Centre, qui rassemble pas moins de 123 associations, 14 syndicats et 48 collectivités locales. L’optique du Centre est trans-partisane, en partant du principe que l’égalité femmes-hommes intéresse tout le monde.

L’activité du Centre se décline en quatre grandes missions:

  • Une plate-forme régionale de ressources : publications éditées par le Centre et autres publications sont relayées sur la base de données Egalithèque, disponible depuis le site internet du Centre : egalitheque.fr

  • Renforcer le réseau des acteurs et actrices de l’égalité, au travers d’un centre de formation des élus et des élues, de conseils, des rencontres publiques et d’événements ;

  • L’éducation à l’égalité, en déconstruisant les stéréotypes sexistes et en combattant les préjugés dès le plus jeune âge ;

  • La prévention et la lutte contre toutes formes de violences faites aux femmes. Depuis 2013, l’Observatoire régional des violences faites aux femmes est rattaché au centre.

La thématique « Femmes et ruralité » est souvent négligée, mais le Centre en fait un de ses axes principaux de travail pour 2018. En mai et décembre 2017, deux premières rencontres ont permis de cadrer cette thématique. Puis le Centre a réalisé un travail bibliographique sur la question, au niveau national et régional, et en s’appuyant sur l’expertise de personnes qui travaillent sur cette thématique.

Trois rencontres sont donc proposées pour travailler sur les thématiques qui sont ressorties de cette revue de littérature : aujourd’hui, sur le thème de la participation des femmes à la vie locale, le 25 septembre à Coulommiers sur l’articulation entre vie professionnelle et vie personnelle, et enfin le 2 octobre à Paris sur le sujet de l’accès aux droits des femmes en zones rurales. Une large place est consacrée aux échanges et aux discussions, pour faire fructifier les expertises des élus et des associations locales directement concernées par ces questions.

Le Centre a pour ambition de publier une étude en 2019, pour émettre des préconisations auprès des collectivités locales de l’Île-de-France. Un événement sera annoncé pour annoncer cette publication.

Quelques données pour contextualiser la thématique :

Les lois de parité ne s’appliquent pas aux collectivités de moins de 1 000 habitants, où le mode de scrutin n’est pas non plus forcément paritaire. Au niveau national, les hommes représentent 65,1 % des conseillers municipaux dans ces communes contre 51,8 % dans les communes soumises aux contraintes légales. Mais 32,7 % des communes de l’Essonne et 56,9 % des communs de Seine-et-Marne ont moins de 1 000 habitants.

La vie culturelle est un domaine que les femmes souhaitent investir. Dans le milieu associatif, pas moins de 44 % des structures sont présidées par des femmes, c’est le plus fort taux de présence féminine dans l’associatif. Pourtant, les activités culturelles sont difficiles d’accès en zones rurales. Les habitants et habitantes de Paris et de la petite couronne mettent en moyenne 25 à 35 minutes pour se rendre à des lieux culturels (spectacles, expositions, cinémas, musées, concerts), mais celles et ceux de la grande couronne mettent entre 35 minutes et 50 minutes en moyenne.

Concernant la vie sportive, sur l’ensemble de l’Île-de-France, les femmes sont moins nombreuses que les hommes à pratiquer un sport au moins une fois par semaine. Les hommes disposent également de plus de temps libre que les femmes pour faire du sport. Les femmes en zone rurale ont été identifiées comme l’une des cibles prioritaires du plan de féminisation des fédérations sportives par le Ministère de la ville, de la jeunesse et des sports. Paris compte 23 équipements sportifs par kilomètre carré, l’Essonne n’en compte que deux par kilomètre carré et la Seine-et-Marne, seulement un.

results matching ""

    No results matching ""